Publié dans Valeurs Actuelles, le 13/06/2024
Le montant des recettes fiscales de l’Etat s’élèvera en 2024 à environ 350 milliards €. La TVA est de loin la première recette fiscale avec plus de 200 milliards € en 2023 (220 milliards € budgétés pour 2024).
Cependant, l’Etat ne percevra que la moitié de ce pactole, soit 100 milliards, alors qu’en 2017 il en percevait plus de 90%, parce qu’il utilise la manne de cet impôt pour financer sa politique fiscale. Car ce sont les juteuses recettes de la TVA qui financent la suppression de la taxe d’habitation et de la redevance télé, une partie de la sécurité sociale, des collectivités locales ou de l’audiovisuel public.
Si la TVA est souvent considérée comme injuste car pesant davantage en proportion de leurs revenus sur les foyers les plus modestes (jugement à nuancer tant les caractéristiques de la TVA en font certes un impôt sur la consommation mais pas nécessairement un impôt sur le consommateur), elle reste le principal bras armé des gouvernements pour orienter leurs politiques fiscales.
Philippe Bruneau, Jean-Yves Mercier, Jérôme Turot, respectivement président et membres du Cercle des fiscalistes, plaident pour une augmentation du taux de TVA de 20% (mais pas ceux de 5,5% et de 10%) qui permettrait de taxer les produits étrangers importés et de financer une baisse corrélative des prélèvements qui s’opèrent sur les revenus.
FIGAROVOX/TRIBUNE – Une hausse de la TVA augmenterait le coût des importations et encouragerait les entreprises françaises à relocaliser leur production après la crise, explique l’avocat fiscaliste Jérôme Turot.