Une autre réforme pour les plus-values mobilières

Publié le 27/06/2013

Fin 2012, l’Etat a décidé de modifier le régime de taxation des plus-values mobilières. Suite aux protestations des « pigeons »,  ce projet de loi a été modifié lors de son vote par le Parlement.
Après relecture, le texte apparaît peu attractif. Du coup, l’Etat va revoir sa copie dans les mois à venir. Il est permis de se poser quelques questions. La première est de savoir si ce texte s’appliquera aux plus-values réalisées sur des titres  cotés. Si tel est le cas, on peut craindre que, pour éviter des taxations trop lourdes, peu de personnes envisagent de garder leurs titres pendant huit ans. Cette disposition risquerait donc de détourner un grand nombre de contribuables français de la Bourse.

La seconde interrogation porte sur la fiscalité des titres non cotés dans les cas les plus favorables, le projet prévoit un abattement de 85% sur la plus-value réalisée et la taxation des 15% restants à l’impôt sur le revenu. Tout le monde trouve cette mesure très intéressante. Si on suppose que le contribuable perçoit des revenus importants, ces 15% de plus-value seront taxés à 45% + 4% au titre de l’impôt sur le revenu. En outre, il devra payer la CSG à 15,5% sur la plus-value réalisée, sans abattement. S’il s’agit d’un contribuable partant à la retraite ou d’une cession interfamiliale, il échangerait le régime actuel (15,5% de taxation au titre de la CSG), contre une taxation qui dépassera 23% (CSG + impôt sur le revenu). On  voit mal où se situe l’avantage de ce projet.

Source : Challenges du 27 juin 2013

  • Partager
Pour aller plus loin :
Projets de réformes fiscales

Imposer les riches

Une récente étude de l’Institut des politiques publiques nous apprend que les 0,1 % des Français les plus riches, les 378 foyers fiscaux versant les plus fortes contributions, seraient imposés sur leurs revenus au taux dérisoire de 2 %. Estimation surprenante, étant donné que le taux de l’impôt progressif culmine à 49 % dans la catégorie visée.

Projets de réformes fiscales

L’ISF climatique serait catastrophique pour les jeunes actifs comme pour les entreprises

ans un rapport remis au gouvernement, un économiste préconise de financer la transition écologique par un impôt temporaire sur le modèle de l’ISF. Philippe Bruneau et Jean-Yves Mercier analysent les conséquences d’une telle mesure.

Projets de réformes fiscales

Fiscalité : « Les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent »

Les fiscalistes Philippe Bruneau et Jean-Yves Mercier examinent, dans une tribune au « Monde », une série de propositions en matière fiscale faites par les candidats à l’élection présidentielle et constatent que leur faisabilité juridique se heurte aux règles constitutionnelles françaises.


Suivez notre actualité

Pour ne plus manquer les événements du Cercle, inscrivez-vous à notre liste de diffusion

INSCRIPTION