La chasse à la fraude fiscale, à juste titre en cette période de crise économique, devient un sport à la mode dans les pays économiquement développés. Cela a amené nos législateurs à voter des textes qui ont choqué de nombreux juristes. Aussi, pour éviter de taxer les bénéfices réalisés par les filiales des groupes français, installés dans des pays dits à fiscalité privilégiée (autrement dit paradis fiscaux), il a été demandé de prouver que ces implantations n’avaient pas eu pour but d’échapper à l’impôt français. Cette démonstration n’est pas évidente. Comment prouver une intention ? Aussi, le Conseil d’Etat, le 4 Juillet 2014, a considéré que cette disposition prévue à l’article 209 B du Code Général des Impôts, était contraire aux règles de droit de l’Union Européenne sur la liberté d’Etablissement. Depuis cet arrêt du Conseil d’Etat, c’est l’Administration Fiscale qui devra prouver que l’implantation dans un paradis fiscal a été motivée, uniquement, par des considérations fiscales. Il faut se féliciter du triomphe de la règle de droit sur l’arbitraire. Mais le vrai problème n’est-il pas ailleurs ? Pourquoi nos entreprises chercheraient-elles à s’implanter dans des pays à fiscalité plus douce ? Notre taxation des bénéfices, supérieure à la moyenne Européenne, ne serait-elle pas, tout simplement, trop lourde ?
Les trois fiscalistes Philippe Bruneau, Charles Ménard et Jean-Yves Mercier attirent l’attention, dans une tribune au « Monde », le 11/06/2021, sur les conséquences des décisions du G7 en matière de fiscalité des multinationales.
Bruno Le Maire a fait de la taxation des GAFAM son cheval de bataille. Perpétuellement en quête…