Après deux millésimes de baisse, la collecte en assurance vie devrait cette année retrouver le chemin de la croissance et confirmer sa position de produit d’épargne préféré des Français.
La principale raison de ce revirement de tendance est la baisse des taux courts, dont une des conséquences quasi-immédiate est la baisse corrélative de la rémunération des produits d’épargne proposés par les banques, qu’ils soient réglementés (Livret A, Livret de développement durable…) ou non (Sicav monétaires, comptes à terme…). Ainsi, avant la crise financière, la rentabilité affichée du Livret A et des supports en euros des contrats d’assurance était sensiblement équivalente, aux alentours de 4 %. Un an après, alors que la performance de ces derniers devrait peu baisser en 2009, la rémunération du Livret A a chuté à 1,25 %. Avec une inflation quasi-nulle, la rentabilité nette des contrats en euros ne cesse donc de grimper depuis plusieurs années, et dans la gamme des produits sécurisés, force est de constater qu’ils sont sans concurrent. D’où des transferts d’épargne importants des produits bancaires vers les produits d’assurance au cours des derniers mois.
Mais cette décollecte des produits bancaires liquides au profit de l’assurance-vie ne signifie pas pour autant une victoire des assureurs. Car la crise financière est passée par là et avec elle l’aversion au risque des épargnants a fortement augmenté. Aussi, la majeure partie de ces transferts d’épargne s’est réalisée vers les supports libellés en euros des contrats d’assurance vie, ceux-là même qui grâce à leur capital garanti sont synonymes de sécurité, au détriment des supports en unités de compte, plus sensibles aux variations de la bourse. Or, les supports en euros sont nettement moins rémunérateurs et beaucoup plus consommateurs de fonds propres pour les assureurs qui misent sur le fait que les épargnants arbitrerons ultérieurement vers les unités de compte. En attendant, ce déplacement du centre de gravité de la collecte vers les supports en euros est inquiétant pour la profession, car il risque d’entraîner une baisse de rentabilité des compagnies d’assurance.
Last but not least, en début d’année, certains assureurs ont été jusqu’à proposer des taux garantis sur deux ans supérieurs à 5 %. De la pure folie lorsque l’on sait ce que de tels produits consomment comme fonds propres ! A la fin du printemps, l’Autorité de contrôle des assurances et des mutuelles a fort opportunément sifflé la fin des hostilités commerciales en mettant un terme à ces pratiques qui reviennent, pour les assureurs incriminés, à se tirer une balle dans le pied. Et de rappeler que l’avenir du secteur passe certes par de la collecte, mais aussi et surtout une augmentation de sa rentabilité. Espérons que l’embellie estivale de la Bourse les y aidera en incitant les épargnants à revenir vers les unités de compte. Mais une chose est certaine : l’assurance vie est en train de connaître la fin d’un cycle qui perdurait depuis trente ans.
Source : Valeurs actuelles du 10/09/2009
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