Cet épisode pourrait être de nature à éveiller l’attention des acteurs politiques sur les mérites d’une politique fiscale qui servirait le pouvoir d’achat sans desservir nos productions nationales. Eu égard au niveau de sa pression fiscale et sociale, la France dispose d’une certaine marge pour réduire ses prélèvements obligatoires. Faire porter la baisse sur ceux de ces prélèvements qui frappent le revenu des ménages est certes une solution coûteuse pour le budget de l’Etat mais ses effets peuvent se révéler économiquement vertueux, y compris sur le plan budgétaire, si elle stimule notre production nationale.
C’est pourquoi la baisse envisagée doit s’accompagner, nous semble-t-il, d’une augmentation du temps passé à travailler. De l’effort des actifs dépend la création de richesses supplémentaires qui fourniront aux intéressés des revenus complémentaires, accroîtront les recettes budgétaires liées à la vente de davantage de biens et services, et serviront à financer la baisse des prélèvements qui frappent les revenus de tout un chacun.
La mise en œuvre d’un tel plan soulève deux questions. La première, la plus épineuse, est l’acceptation par le corps social de l’incitation à travailler plus : le gain de pouvoir d’achat obtenu doit être suffisamment attrayant pour convaincre les Français d’accepter, en retour, un léger accroissement du temps de travail. Disons au moins 3 %. La seconde porte sur le choix des prélèvements dont le taux pourrait être baissé. Notre préférence se porte sur la CSG. Cette contribution a pour caractéristique d’atteindre l’ensemble des revenus des Français sans distinction suivant la nature du revenu et sans distinction suivant l’importance du revenu et la situation familiale de son titulaire.
La baisse de la CSG profiterait ainsi au plus grand nombre. Les taux de cette contribution n’ont jusqu’à présent jamais cessé d’augmenter. De 1,1 % à l’origine, le taux de la CSG sur les revenus d’activité est aujourd’hui passé à 9,2 %… La décision de baisser cette CSG à 7,2 % serait une première, un choc économique et psychologique salutaire. Conjuguée à une augmentation du temps de travail rémunérée de 3 %, elle élèverait de plus de 5 % le pouvoir d’achat des salariés.