Depuis de nombreuses années, les experts de la fiscalité française critiquent la taxation des plus-values réalisées par des particuliers lors des réductions de capital de sociétés. Le 20 Juin 2014, le Conseil Constitutionnel, a considéré que le régime fiscal, favorable, consenti aux salariés dans le cas des plus-values réalisées à la suite d’une réduction de capital, était anti constitutionnel. Du coup, d’ici la fin de l’année, le gouvernement doit proposer une harmonisation des taxations de toutes les plus-values.
Enfin, le bon sens semble triompher ! Espérons, cependant, que la taxation de ces plus-values sera, dans tous les cas de figure, considérée comme une plus-value et non comme un revenu. Faisons aussi un autre rêve : à l’occasion de cette réforme exigée par le Conseil Constitutionnel, ne pourrait-on pas taxer de la même façon toutes les situations où le particulier se fait racheter son capital par la société dont il est actionnaire et les cas où il est remboursé de sa mise initiale (opération dite d’amortissement du capital) ?
Le président Hollande et son gouvernement veulent un choc de simplification : voilà un exemple où ils pourraient mettre cette excellente idée en application.
Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre.
Depuis la nuit du 4 août et l’abolition des privilèges, l’égalité devant l’impôt demeure au cœur de notre vie publique. Selon les derniers travaux de l’Insee, avant transferts, les ménages aisés (10 % de la population) ont un revenu 18 fois plus élevé que celui des ménages pauvres, contre 1 à 3 fois après transferts…
Une récente étude de l’Institut des politiques publiques nous apprend que les 0,1 % des Français les plus riches, les 378 foyers fiscaux versant les plus fortes contributions, seraient imposés sur leurs revenus au taux dérisoire de 2 %. Estimation surprenante, étant donné que le taux de l’impôt progressif culmine à 49 % dans la catégorie visée.
L’Assemblée Nationale a récemment adopté un amendement au projet de loi de finances pour 2023 visant à relever de 30 à 35% l’imposition des dividendes perçus par les particuliers lorsqu’ils dépassent de 20% la moyenne de ceux versés au cours des cinq dernières années et proviennent d’une société réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 750 millions d’euros.