Les droits perçus à l’occasion d’une succession ou d’une donation ont fortement augmenté ces derniers mois.
Néanmoins, de nombreux contribuables souhaitent continuer à transmettre leur patrimoine à moindre coût à leurs enfants. Certains s’interrogent: existe-t-il encore des optimisations fiscales licites ? Il y en a une, souvent oubliée…
Supposons qu’un couple de plus de 71 ans souhaite acquérir un bien immobilier afin de le louer et de le transmettre un jour à ses enfants. Ce couple peut acquérir l’usufruit de ce bien, la valeur de cet usufruit étant calculée d’après la table de mortalité et la rentabilité prévisionnelle du bien, et non d’après le barème fiscal. Dans le cas de figure évoqué ci-dessus, généralement, cet usufruit pourra être estimé à environ 45% de la valeur du bien. Quant à la nue-propriété, elle peut être acquise par une société civile constituée par les enfants. Si les fonds propres sont insuffisants, les parents pourront envisager de prêter la différence sous forme d’un compte courant dans la société.
Au décès des parents, l’usufruit s’éteindra sans perception d’aucun droit; le compte courant, quant à lui, sera taxable d’après sa valeur nominale, sans aucune réévaluation. L’opération est simple. Il est cependant dommage d’être contraint de recourir à des montages de cette nature. Ne vaudrait-il pas mieux baisser les tranches marginales de succession et donation ?
Source : Challenges du 4 avril 2013
Le choix du placement qui accueillera des actifs financiers faisant l’objet d’un démembrement est essentiel et la fiscalité n’est pas le seul critère à considérer.
« Pour les parents, laisser un héritage à ses enfants consiste à arbitrer entre consommation personnelle et transmission familiale », estiment Jérôme Bernecoli et Frédéric Poilpré. Dans une chronique du Point publiée le 20 mai, Julien Damon propose de taxer les héritiers plutôt que l’héritage au soutien de la thèse selon laquelle il est économiquement plus avantageux d’hériter que de travailler, oubliant que les Français sont majoritairement contre l’impôt sur la mort.
Aux termes de notre législation fiscale, chaque parent peut donner – en sommes d’argent, biens (meubles, voiture, bijoux, etc.), immeubles, ou valeurs mobilières (actions, parts sociales, etc.) – jusqu’à 100.000 euros par enfant sans qu’il y ait de droits de donation à régler. Ainsi, un couple peut-il transmettre à chacun de ses enfants 200.000 euros exonérés de droits tous les quinze ans.