II arrive, au sein d’un couple marié sous le régime de la séparation de biens, que l’un des deux abandonne sa carrière professionnelle pour s’occuper des enfants et de la maison. Aussi, tous les revenus du couple, sauf les revenus personnels, proviennent de celui qui a continué d’exercer une activité professionnelle. De ce fait, normalement tous les biens acquis sont réputés appartenir à celui qui a pu les financer. Cependant, il arrive que l’époux finançant l’acquisition du domicile familial, par exemple, accepte que I’acte d’acquisition soit établi au nom des deux époux. Lors de la dissolution du mariage, notamment par divorce, il faut se poser la question de la nature juridique de cette décision généreuse d’un époux de mettre un bien aux deux noms, alors qu’il est le seul à le financer. La Cour de cassation, par un arrêt du 26 septembre 2012, a admis que cette opération devait être considérée comme une donation irrévocable rémunératoire, c’est à dire compensant l’abandon d’une carrière professionnelle par l’autre époux. Cette donation n’est pas taxable, car elle compense un préjudice.
Cette analyse juridique, de bon sens, compense aussi les effets quelquefois néfastes du régime de la séparation de biens en cas de déséquilibre entre les revenus des époux.
Conclusion : le droit n’a pas de cœur, mais il a des raisonnements qui ne sont pas dénués de bon sens.
Source: Article paru dans Challenges du 31/01/2013
Depuis la nuit du 4 août et l’abolition des privilèges, l’égalité devant l’impôt demeure au cœur de notre vie publique. Selon les derniers travaux de l’Insee, avant transferts, les ménages aisés (10 % de la population) ont un revenu 18 fois plus élevé que celui des ménages pauvres, contre 1 à 3 fois après transferts…
Une récente étude de l’Institut des politiques publiques nous apprend que les 0,1 % des Français les plus riches, les 378 foyers fiscaux versant les plus fortes contributions, seraient imposés sur leurs revenus au taux dérisoire de 2 %. Estimation surprenante, étant donné que le taux de l’impôt progressif culmine à 49 % dans la catégorie visée.
L’Assemblée Nationale a récemment adopté un amendement au projet de loi de finances pour 2023 visant à relever de 30 à 35% l’imposition des dividendes perçus par les particuliers lorsqu’ils dépassent de 20% la moyenne de ceux versés au cours des cinq dernières années et proviennent d’une société réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 750 millions d’euros.
Merci à toutes et à tous ayant suivi la nouvelle édition des Rencontres de l’Épargne organisée par Le Monde, en partenariat avec BoursoBank, lors de laquelle Philippe Bruneau, Président du Cercle des Fiscalistes, est intervenu.
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