Ficoba : le feuilleton va-t-il encore durer longtemps ?

Publié le 31/05/2012

Une précédente chronique (« Les Echos » du 5 janvier), évoquait les problèmes, nés de la position de l’administration fiscale, au sujet du fichier Ficoba où est centralisée la liste des comptes bancaires détenus par toute personne, sur l’ensemble du territoire national.
Lors d’un décès, il arrive que les héritiers n’aient pas connaissance des banques titulaires des comptes du défunt. Or le fichier Ficoba refusait de donner des informations au notaire, pour déposer la déclaration de succession, ce qui entraînait un redressement fiscal, assorti d’une pénalité, remise pour partie.
Le Médiateur de la République, en 2006, avait pourtant demandé au ministère des Finances de mettre fin à cette situation atypique.
Le garde des Sceaux, lors du congrès national des notaires, en mai 2010, s’était engagé à résoudre cette question, sans délai.
Le Conseil d’Etat, le 29 juin 2011, avait condamné cette attitude de l’administration fiscale et demandé une réforme des modalités d’accès au fichier Ficoba.
L’administration allait, enfin, appliquer le droit ? Par une réponse ministérielle du 17 avril 2012 à Bernard Carayon, député UMP du Tarn, le ministre indique que, compte tenu de cette décision du Conseil d’Etat, il étudie la possibilité, pour les héritiers, d’avoir, enfin, accès à ce fichier, quand ils ne connaissent pas les avoirs bancaires de leur défunt. Las ! Il est aussi précisé que le notaire chargé de la succession ne pourra pas avoir accès à cette information, bien qu’il soit chargé d’établir la déclaration de succession.
Etant donné que, en droit français, un héritier ne peut se prétendre héritier sans l’intervention des notaires, on va se trouver dans une situation encore plus étrange : l’administration acceptera de donner l’information aux héritiers, à condition qu’un notaire puisse attester leur qualité d’héritiers.

Il aurait sans doute été trop simple que le notaire puisse faire lui-même cette démarche. D’ailleurs, la réponse ministérielle indique que l’administration réfléchit aux modalités de mise en œuvre de la loi informatique et libertés, en vigueur depuis trente-quatre ans.

Source: Article paru dans « Les Echos » du 31/05/2012

  • Partager
Pour aller plus loin :
Donation / succession

Quelle enveloppe pour des actifs financiers démembrés ?

Le choix du placement qui accueillera des actifs financiers faisant l’objet d’un démembrement est essentiel et la fiscalité n’est pas le seul critère à considérer.

Donation / succession

Héritage et inégalités : « L’impôt sur la mort n’est pas la solution »

« Pour les parents, laisser un héritage à ses enfants consiste à arbitrer entre consommation personnelle et transmission familiale », estiment Jérôme Bernecoli et Frédéric Poilpré. Dans une chronique du Point publiée le 20 mai, Julien Damon propose de taxer les héritiers plutôt que l’héritage au soutien de la thèse selon laquelle il est économiquement plus avantageux d’hériter que de travailler, oubliant que les Français sont majoritairement contre l’impôt sur la mort.

Donation / succession

Donner aujourd’hui en pensant à demain

Aux termes de notre législation fiscale, chaque parent peut donner – en sommes d’argent, biens (meubles, voiture, bijoux, etc.), immeubles, ou valeurs mobilières (actions, parts sociales, etc.) – jusqu’à 100.000 euros par enfant sans qu’il y ait de droits de donation à régler. Ainsi, un couple peut-il transmettre à chacun de ses enfants 200.000 euros exonérés de droits tous les quinze ans.


Suivez notre actualité

Pour ne plus manquer les événements du Cercle, inscrivez-vous à notre liste de diffusion

INSCRIPTION