Les dons manuels sont taxables uniquement lors de leur révélation. Celle-ci est obligatoire pour le bénéficiaire du don, successible du donateur. Que ce soit lors d’une donation notariée ou bien, plus tard à l’occasion de la déclaration de succession consécutive au décès du donateur. Mais attention dans ces deux situations très précises la révélation – par un donateur – d’un don manuel ne peut entraîner une taxation.
La Cour de cassation, mais aussi la Cour européenne des droits de l’homme le rappellent fréquemment. Curieusement, l’administration fiscale a ouvert un nouveau cas de déclaration susceptible d’entraîner une taxation, lors de la publication d’une mise à jour de sa documentation fiscale, le 28 janvier 2014. Le fisc, suite à une décision du tribunal de grande instance de Limoges, estime que cette taxation concernant un don manuel peut résulter d’une simple réponse du contribuable – donataire – à une demande d’information de l’administration. II s’agit là d’un ajout à l’article 757 du Code général des impôts. Attendons sereinement la condamnation de cette interprétation par la jurisprudence. Il est cependant curieux que l’administration prenne des dispositions contraires aux interprétations du juge et se permette de réécrire la loi.
Le choix du placement qui accueillera des actifs financiers faisant l’objet d’un démembrement est essentiel et la fiscalité n’est pas le seul critère à considérer.
« Pour les parents, laisser un héritage à ses enfants consiste à arbitrer entre consommation personnelle et transmission familiale », estiment Jérôme Bernecoli et Frédéric Poilpré. Dans une chronique du Point publiée le 20 mai, Julien Damon propose de taxer les héritiers plutôt que l’héritage au soutien de la thèse selon laquelle il est économiquement plus avantageux d’hériter que de travailler, oubliant que les Français sont majoritairement contre l’impôt sur la mort.
Aux termes de notre législation fiscale, chaque parent peut donner – en sommes d’argent, biens (meubles, voiture, bijoux, etc.), immeubles, ou valeurs mobilières (actions, parts sociales, etc.) – jusqu’à 100.000 euros par enfant sans qu’il y ait de droits de donation à régler. Ainsi, un couple peut-il transmettre à chacun de ses enfants 200.000 euros exonérés de droits tous les quinze ans.