A partir de cette année, les couples pacsés (ou mariés en secondes noces) ont intérêt à utiliser la formule juridique de la tontine s’ils réalisent un achat immobilier. Ce mécanisme est intéressant car, dans ce cas, au moment du décès de l’un des deux conjoints (ou d’un des pacsés), le bien sera considéré comme appartenant en pleine propriété au conjoint survivant. Un article de la loi de finances pour 2010 précise que la tontine est considérée comme un héritage en terme fiscal depuis le 1er janvier. En vertu de la loi Tepa, le conjoint marié ou pacsé n’est pas, par conséquent, soumis aux droits de succession. Ce texte permet donc désormais d’éviter 5,9 % de droits d’enregistrement, jusqu’à présent prélevés sur ce type d’acte. En terme civil, au contraire, la tontine n’est pas considérée comme un avantage successoral. Les enfants d’un premier lit ne pourront pas intenter d’action en retranchement pour voir limiter ces avantages à la quotité disponible, c’est-à-dire à la partie disponible d’un héritage en présence d’enfants. Car la jurisprudence tout comme la doctrine établissent clairement que la tontine n’est pas une action de libéralité, et qu’elle ne peut donc pas être soumise à réduction. En outre, selon le Code civil, une action en retranchement ne peut viser qu’un avantage matrimonial. Ce que n’est pas la tontine. Autrement dit, l’antique tontine est devenue un nouvel instrument patrimonial pour sécuriser une acquisition.
Source : article paru dans »Challenges » le 18 février 2010
Le choix du placement qui accueillera des actifs financiers faisant l’objet d’un démembrement est essentiel et la fiscalité n’est pas le seul critère à considérer.
« Pour les parents, laisser un héritage à ses enfants consiste à arbitrer entre consommation personnelle et transmission familiale », estiment Jérôme Bernecoli et Frédéric Poilpré. Dans une chronique du Point publiée le 20 mai, Julien Damon propose de taxer les héritiers plutôt que l’héritage au soutien de la thèse selon laquelle il est économiquement plus avantageux d’hériter que de travailler, oubliant que les Français sont majoritairement contre l’impôt sur la mort.
Aux termes de notre législation fiscale, chaque parent peut donner – en sommes d’argent, biens (meubles, voiture, bijoux, etc.), immeubles, ou valeurs mobilières (actions, parts sociales, etc.) – jusqu’à 100.000 euros par enfant sans qu’il y ait de droits de donation à régler. Ainsi, un couple peut-il transmettre à chacun de ses enfants 200.000 euros exonérés de droits tous les quinze ans.